Les Fourmis : un stage de mathématiques et d’informatique pour lycéennes à l’Université de Lille

La première promotion des Fourmis à l’Opéra de Lille le mardi 23 avril. Photo : Mattéo FERRUX / À vous le sup’

ORIENTATION – À l’Université de Lille est organisé du 22 au 26 avril un stage de mathématiques pour lycéennes. L’objectif de ce stage : lutter contre les préjugés et les stéréotypes sociaux et de genre qui empêchent certaines jeunes de se lancer dans des carrières scientifiques.

Aujourd’hui, c’est un constat effroyable. Les filières scientifiques et techniques sont généralement à dominante masculine. La faute à des préjugés et des stéréotypes sociaux et de genre qui parfois découragent les jeunes filles à se lancer dans des études scientifiques. Pour tenter de renverser la vapeur, l’APMEP (Association des Professeur-e-s de Mathématiques de l’Enseignement Public) mène chaque jour un combat auprès des jeunes pour leur montrer que les disciplines scientifiques peuvent également être étudiées par les jeunes filles. L’APMEP organise alors depuis quelques années des stages de mathématiques et d’informatique à destination des lycéennes, souvent en lien avec les Universités.

Cette année, la Régionale de Lille de l’APMEP propose pour la première fois un stage de mathématiques et d’informatique pour des lycéennes. Appelé “Les Fourmis”, ce stage est proposé à des lycéennes de toute la Région Hauts-de-France. Son organisateur, Mohamed NASSIRI a démarré la conception de ce stage avec l’envie d’inverser le constat : “Il y a de moins en moins de fille qui font des mathématiques et de l’informatique au lycée, c’est une vérité. La réforme a aggravée les inégalités de genre et j’ai découvert d’autres stages qui existaient comme par exemple Les Cigales à Marseille et j’ai eu la chance de les observer. Aller à ces stages a créé un déclic pour que j’organise le mien dans les Hauts-de-France.”

Grâce à la participation de nombreux acteurs financiers, le stage est totalement gratuit et inclut transport, restauration et hébergement à l’Auberge de jeunesse Stéphane Hessel à Lille. 20 participantes venues d’à travers la Région se sont donc retrouvés ce lundi 22 avril au sein du bâtiment ESPRIT de l’Université de Lille, où se trouvent des laboratoires de recherche. Les jeunes filles sont donc au contact au quotidien avec des chercheurs et leur environnement de travail.

La programmation de ce stage est riche, passant d’activités sportives comme de l’Escalade à des activités culturelles, comme une sortie à l’Opéra de Lille. “Les filles ont adoré et moi j’y tenais.” assure Mohamed NASSIRI. “C’est un lieu de culture qui semble inaccessible pour plein de gens et le but de ce stage de mathématiques et d’informatique pour les lycéennes, c’est de montrer aux filles qu’elles ont parfaitement leur place dans les sciences. L’Opéra, c’est pour leur montrer qu’elles ont leur place dans des lieux de culture qui semblent inaccessibles. En fait, c’est pour leur montrer qu’elles ont leur place n’importe-où où elles souhaitent aller. C’était important et elles ont adorés ce moment privilégié“.

La sortie de l’Opéra de Lille a été l’occasion pour les jeunes filles de découvrir ce bâtiment historique, d’en apprendre plus sur son histoire et d’assister à une représentation de Julie FUCHS et Alphonse CEMIN intitulée “Une nuit de contes de fée”. Une soirée gratuite pour les jeunes filles grâce au soutien d’une fondation. “La Fondation du Crédit Agricole a offert les places d’opéra pour les filles et c’est grâce à eux que les filles ont pu vivre ce moment exceptionnel donc on va continuer à tisser des liens par la suite pour voir s’il est encore possible de faire ce genre de chose, pas forcément qu’à l’Opéra mais ça sera évidemment dans des lieux de culture importants” explique Mohamed NASSIRI. “Les filles ont également pu discuter avec la chanteuse d’Opéra et je pense que ça sera un bon souvenir pour elles“.

Les jeunes filles feront également la rencontre de personnalités inspirantes tout au long de la semaine, comme par exemple pendant l’enregistrement du podcast de l’enseignante-chercheuse en mathématiques Nathalie AYI, Tête-à-tête Chercheuse(s) avec la présence d’Aurélie LE CAIN, Head of Data chez Essilor Smart Eyewear Technologies. Par ailleurs, chaque participante repartira à la fin du stage avec deux marraines, une marraine étudiante et une marraine professionnelle. C’est aussi un moment important pour elles afin de faire un point sur leur orientation.

Ambre, lycéenne en classe de Première au Lycée Charles de Gaulle de Compiègne est une des participante aux Fourmis. “C’est juste incroyable. C’est trop bien. C’est une opportunité en or que l’on a eu, on a eu des intervenants incroyables”. La visite de l’Opéra lui a permis de découvrir un domaine dans lequel elle ne se voyait pas : “grâce à cette visite, ma vision des choses sur l’Opéra a changée” explique la lycéenne. “Je voyais des femmes qui criaient dans l’aigu fort alors que là c’était doux, poétique, super beau et très émouvant”. Les filles ont par la suite rencontrée Julie FUCHS et cette rencontre l’a marquée : “elle a été super gentille avec nous, elle est solaire. Elle venait de finir de chanter et elle a pris le temps de nous parler, d’expliquer son parcours. Chapeau“. Si une autre édition des Fourmis se produit, Ambre conseille vraiment de s’y inscrire : “Ça a été une super expérience pour moi, entourée de personnes exceptionnelles. C’est bien pour celles qui aiment les sciences et qui ne savent pas où aller. On nous a parlé de beaucoup de domaines, notamment sur la fac et ça m’a aidé à y voir plus clair.

Mohamed NASSIRI a attendu beaucoup de ce stage : “j’aimerai que les filles repartent de ce stage en se disant que tout est possible. Quelque soit ce qu’elles ont envie d’entreprendre en mathématiques et en informatique, mais aussi n’importe quel domaine. Le stage, c’est aussi pour qu’elles puissent s’identifier et se dire qu’il suffisait d’ouvrir une porte pour voir que tout est possible.

Ce stage est organisé avec le soutien de l’Université de Lille, du Laboratoire Paul Painlevé, d’À vous le sup’, de l’Inria, du laboratoire CRIStAL et de France 2030.

À VOIR AUSSI – Conversations – Mohamed Nassiri : professeur oui, mais engagé !

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