VU – Pour son nouveau film Oppenheimer, Christopher Nolan raconte l’histoire incroyablement surprenante et vraie de Robert Oppenheimer, considéré comme le père de la bombe atomique. Avis.
Christopher Nolan fait son grand retour. Après Dunkerque en 2017 et Tenet en 2020, il revient avec un biopic sur celui que l’on considère comme le père de la bombe atomique, l’américain Robert Oppenheimer. Il s’agit en réalité d’une adaptation du live Robert Oppenheimer : Triomphe et tragédie d’un génie écrit par Kai Bird et Martin J. Sherwin et publié en 2005. Le film alterne entre trois séquences différentes dans le temps : une première lors de l’ascension d’Oppenheimer de l’Université de Cambridge au camp de Los Alamos, une autre où il se fait auditionner pour le maintien de son habilitation de sécurité ainsi qu’une séquence lorsque Lewis Strauss (joué par Robert Downey Jr.) est auditionné par le Sénat pour confirmer sa nomination au poste de secrétaire au Commerce. Cette dernière est d’ailleurs présentée au spectateur en noir et blanc contrairement aux deux autres.
Des personnages connus du grand public
Dans Oppenheimer, vous êtes en totale immersion avec les scientifiques qui se sont alliés autour de Robert Oppenheimer pour la conception de la bombe atomique lors du projet Manhattan. À l’époque, on pense que les allemands nazis sont en pleine conception de l’arme atomique et les américains souhaitent avoir un coup d’avance. Vous pourrez d’ailleurs trouver des personnages connus du grand public : on peut notamment y voir Albert Einstein, alors en plein exil de l’Europe en raison de la guerre qui interviendra plusieurs fois tout au long du film. D’autres références plus subtiles seront faites, comme une référence à John Fitzgerald Kennedy à l’époque Sénateur du Massachussets.
Un vent de complot
Tout au long du film, les différentes scènes montrent qu’en réalité la communauté scientifique et politique n’est pas vraiment sûre de ce qu’elle fait. Certains personnages crient même souvent au complot, pensant qu’Oppenheimer est mal intentionné. D’ailleurs, c’est ce vent de complot qui vaudra à Robert Oppenheimer de se faire auditionner lors d’une commission méticuleusement préparée pour discréditer le discours et le travail de Robert. Néanmoins, le projet Manhattan est une réussite comme le montre la scène la plus importante du film. Mais on remarque rapidement que les choses échappent au contrôle de Robert et son équipe qui se retrouve mis au placard par le gouvernement. Une fois le travail effectué, ils n’ont plus besoin d’eux.
Un scénario de qualité et un casting qualitatif
Le scénario est dense et bien construit même si l’introduction et la mise en contextualisation du personnage est peut-être un peu long. Restez accrochés au film, car les nombreux changements de temporalité vous feront probablement perdre le fil si vous êtes déconcentrés ! Le casting du film est très qualitatif : Cilian Murphy dans le rôle d’Oppenheimer, Matt Damon dans le rôle du général Leslie Groves, chef du projet Manhattan, Remi Malek (Bohemian Rhapsody, No Time to Die) dans le rôle d’un physicien, Emilie Blunt dans le rôle de la femme d’Oppenheimer (Katherine) et un Robert Downey Jr. méconaissable dans le rôle de Lewis Strass, président de la Commission de l’énergie atomique.
Une fin à couper le souffle
Au bout de presque trois heures de film et le climax passé, la fin approche. Les dernières répliques sont cultes et sont à couper le souffle. J’ai rarement quitté une salle de cinéma dans cet état. Oppenheimer est une véritable leçon de vie et rappelle dans quel monde nous vivons aujourd’hui : un monde cynique et particulièrement hostile. Cela pose même des questions sur notre sécurité au quotidien avec de telles armes dans les mains des États. La fin est à couper le souffle et plusieurs personnes ont eu la même réaction que moi : je suis resté collé à mon siège pendant plusieurs minutes voyant le générique défiler et en me répétant la même question : “Ce que je viens de voir est-il réel ?”. Car oui, c’est important de le rappeler, mais Oppenheimer est basé sur une histoire vraie. On peut ressentir une certaine empathie pour Robert à la fin du film.
Sans son, un film n’aurait pas réellement d’intérêt. La composition de la bande originale d’Oppenheimer a été confiée à Ludwig Göransson, compositeur de talent qui a notamment réalisé dernièrement la bande son de la série Disney The Mandalorian, mais aussi Le Livre de Boba Fett. C’est lui qui par ailleurs a composé la bande originale de Tenet.
Un chef d'œuvre
Un chef d'œuvreLes bons points
- Un scénario soigné
- Une histoire vraie
- Bande originale
- Casting
Les mauvais points
- Une introduction et contextualisation un peu longue
Fiche technique
Synopsys
En 1942, convaincus que l’Allemagne nazie est en train de développer une arme nucléaire, les États-Unis initient, dans le plus grand secret, le “Projet Manhattan” destiné à mettre au point la première bombe atomique de l’histoire. Pour piloter ce dispositif, le gouvernement engage J. Robert Oppenheimer, brillant physicien, qui sera bientôt surnommé “le père de la bombe atomique”. C’est dans le laboratoire ultra-secret de Los Alamos, au cœur du désert du Nouveau-Mexique, que le scientifique et son équipe mettent au point une arme révolutionnaire dont les conséquences, vertigineuses, continuent de peser sur le monde actuel…